SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
  Sommaire - Films -  M - R -  Ninja Assassin (Id.)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"Ninja Assassin (Id.) " de James McTeigue

 

Scénario : Matthew Sand & J. Michael Straczynski
Avec : Rain, Naomie Harris, Sho Kosugi, Ben Miles.
Distribué par Studio Canal
99 mn.
Sortie le 10 Février 2010.

Note : 6/10.

Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas eu un film de Ninjas. Le Ninja, le plus mystérieux des tueurs guerriers venu du pays du soleil levant, nanti de pouvoirs étranges, vêtu de noir pour mieux se fondre dans la nuit et surgir de l’ombre pour frapper mortellement. Le Ninja eut sa période de gloire au cinéma, avec les premiers films de Chuck Norris, puis la Cannon qui en fit une de ses stars via Mickael Dudikoff, bellâtre acteur des années 80 qui fut la star de la série des « American Ninja » alors qu’il se battait comme une tanche, trois ou quatre mouvements de combat maximum, et il arrivait pourtant à dégommer les plus redoutables des Ninjas. Et le constat est qu’au cinéma, le Ninja n’eut jamais de film digne de sa légende. En littérature, si, il y a un roman qui fait référence, « Le Ninja » de Eric Van Lustbader, que faillit mettre en scène une flopée de réalisateurs (dont John Carpenter) avant de jeter l’éponge. Et voici qu’arrive aujourd’hui « Ninja assassin » de James McTeigue, protégé des frères Wachowski qu’il assista sur la trilogie « Matrix » et sur « Speed racer » avant de signer l’excellent « V pour Vendetta ». Pure série B de genre, totalement invraisemblable de bout en bout, mais respectant beaucoup la mythologie du Ninja, rehaussant ainsi le niveau d’un petit film pas si mal que ça...
Raizo est certainement l’un des tueurs les plus dangereux au monde. Il fut formé dans sa jeunesse par le clan Ozunu, société secrète formant les meilleurs ninjas qui soient. Mais de nombreux désaccords et la mort de son amie du moment firent que Raizo quitta le clan, non sans avoir laissé une cicatrice sur le visage du maître et seigneur Ozunu. Quand Mika, agent spécial de la police européenne découvre l’existence de ces tueurs, elle devient leur cible. Seul Raizo pourra la protéger en même temps qu’il sait pertinemment que cela l’amènera à un affrontement final avec les ninjas du seigneur Ozunu.
Bon, le scénario est loin d’être le point fort du film, complètement abracadabrant, bourré d’ellipses, et dépourvu de toute finesse. Mais « Ninja assassin » se rattrape par des scènes d’action parfois véritablement spectaculaires, certains plans renversants, et tout de même un respect de la mythologie du ninja. Fans de ces tueurs de l’ombre depuis longtemps, et au travers de la kyrielle de films qui leur furent consacrés dans les années 80 comme ceux cités plus haut, auquel on peut ajouter un des plus improbables de tous, « L’implacable ninja » avec, et c’est là que c’est drôle, Franco Nero en ninja. C’est du niveau de Dudikoff, hein, trois mouvements appris en boucle (style John Saxon dans « Opération Dragon », le seul mec qui gagne le tournoi alors qu’il est certainement le plus mauvais de tous les combattants !), Joel Silver et les frères Wachowsky ne se sont pas embarrassés d’une histoire riche et ambitieuse, simplement ils ont recréé la série B d’exploitation par excellence, qui dépote un max et qui en met plein les mirettes. Avec une once de talent quand même, puisqu’on retrouve James McTeigue derrière la caméra, celui-là même qui signa l’excellent « V pour vendetta ». Le tout baignant dans des bains de sang souvent orchestrés en CGI mais qui pour une fois ne se montrent pas gênants, ils en seraient même esthétiquement plus réussis que bien d’autres. Alors voilà, « Ninja assassin » n’est pas le film ultime qu’il reste à faire sur les ninjas, il ne cherche rien d’autre qu’à divertir, il est à prendre ainsi, à savoir un retour à un certain cinéma de genre d’exploitation qui faisait par exemple les beaux jours du Hollywood Boulevard à Paris il y a quelques années avec Bruce Lee et ses copies. Celui-ci est plus soigné mais autrement, il est complètement du même acabit, au point de titiller un peu la corde sensible d’une certaine nostalgie. Alors, en attendant le vrai grand film sur les ninjas, on peut se mettre sous la dent ce « Ninja assassin », petit plaisir coupable du moment...

St. THIELLEMENT



Retour au sommaire