| |
Avec Steve Zahn, Milla Jovovich, Timothy Olyphant, Kiele Sanchez.
SPHE Vidéo
Regardez le nom du réalisateur : David Twohy. Celui qui signa dès son premier film, pour le câble TV aux USA, pour le cinéma en Europe, à savoir « Timescape » (ou « The Grand tour ») une petite merveille de série B qui fit tout de suite rentrer Twohy dans le cercle de ceux qui savaient écrire une histoire et aussi la raconter. La suite le prouva : « The Arrival » avec Charlie Sheen découvrant que des « aliens » sont sur notre planète depuis belle lurette, l’excellent « Pitch black » avec Vin Diesel et Radha Mitchell affrontant des créatures extra-terrestres sur une planète plongée dans le noir suite à une éclipse, le superbe space opera « Les Chroniques de Riddick » encore avec Vin Diesel, le terrifiant « Abîmes » et son sous-marin hanté. Et entre chaque film, parfois des scénarios mis en scène par d’autres comme « Terminal velocity » de Deran Sarafian et ses superbes séquences d’action en plein ciel, « G.I. Jane » de Ridley Scott avec Demi Moore en marine de l’US Army entrainée et persécutée par Viggo Mortensen. Bref, Twohy est une pointure dans le genre, qui a donné à chacun de ses films une maitrise d’écriture impressionnante avec des « touches » reconnaissables : prologue surprenant, personnages peu conventionnels, et sens du rythme et de l’action. Et donc, en début d’année, devait sortir en salles chez nous son petit nouveau, « A Perfect Getaway » en v.o., thriller touristique dont la carrière commerciale aux States remboursa au moins son budget (15 millions de dollars de recettes pour un budget de quatorze millions de billets verts), sous le titre accrocheur de « Un paradis d’enfer ». Bon, un poil racoleur mais ça va. Trois mois plus tard, plus de sortie salles, une sortie directement en vidéo sous le titre bucolique de « Escapade fatale » ! On a échappé à « Promenade finale », mais franchement dans le genre ringard, ça se pose là. Et surtout, ce nouveau film de David Twohy méritait un peu plus de soutien. Pas grave, on est là pour ça, alors oubliez ce titre consternant, et découvrez une épatante série B, intense, intelligente, bourrée de petites idées comme Mr Twohy sait si bien les faire...
Jeune couple fraichement marié, Cliff et Cydney Anderson passent leur lune de miel dans une des îles d’Hawaïï, pour une longue randonnée pédestre de quelques jours entre montagnes et plages magnifiques. Peu après leur départ, ils rencontrent Nick et Gina, au comportement un peu étrange, qui se joignent à eux. Et une nouvelle rencontre les met encore plus mal à l’aise, surtout que Cliff a découvert que deux jeunes mariés avaient été sauvagement assassinés dans le même hôtel qu’eux, les meurtriers ayant usurpés alors leurs identités.
Ce qui a séduit Twohy, c’est de faire un suspense en pleine nature en jouant sur les secrets des uns et des autres. Concernant le lieu d’action, on n’a jamais aussi bien découvert Hawaïï. Là-dessus, il met en place son piège en faisant de paysages idylliques une gigantesque toile d’araignée dans laquelle viennent se prendre ses personnages, parmi lesquels deux psychopathes. Maintenant, tout son art consiste à jouer sur les apparences réelles et trompeuses avant de faire s’affronter victimes et bourreaux. Un jeu pas si inédit que ça mais que Twohy arrive à renouveler par l’inspiration d’une mise en scène tirant profit du meilleur des paysages somptueux d’Hawaïï combinés à des petites trouvailles scénaristiques simplement parfaites. En jeune mariée follement amoureuse, Milla Jovovich s’avère excellente, épaulé par un Steve Zahn dans un rôle qu’on ne lui a encore jamais donné, face à un Timothy Olyphant pour une fois parfait. Tout cela se suit avec un plaisir jouissif de se faire mener par le bout du nez, simplement endormis par la beauté des images. « Escapade fatale » (non mais titre débile, franchement !) aurait mérité une petite sortie salles, David Twohy signant de nouveau une petite perle dans son genre. Maintenant, on enfonce le clou : copie magnifique certes, mais bonus du pauvre, une fin alternative bien moins forte que celle conservée au final. Sauf que, aux USA, le Blu-ray existe, il n’est pas zoné (c’est Universal), la copie est du coup simplement époustouflante visuellement, le tout avec sous-titres français. Et en France, hé bien, non, on sort du Blu-ray pour bien des nanars mais pour « A Perfect Getaway » (‘peux pas avec le titre français...), pas question. Problèmes financiers liés aux droits, mais en tout cas, sur les sites Internet, si ça vous intéresse, n’hésitez pas : pour un aussi bon petit suspense touristique, le Blu-ray est amplement justifié.
Note film : 9/10
DVD : copie excellente, format d’origine 2.35, image 16/9ème - Bonus : 1/10 : fin alternative.
St. THIELLEMENT
|