– ça y est, je sais où je suis. Je suis en enfer. Il n’y a pas de clopes en enfer.

Voici le châtiment ! Spider Jerusalem le journaliste iconoclaste de l’Amérique future se retrouve en enfer, seul, dans l’obscurité totale et privé de cigarettes ! Une minute ! Spider a toujours été athée. Or l’existence de l’enfer suppose l’existence de Dieu. Par conséquent c’est que Dieu existe. Or s’il existe il devrait lui céder son trône et Spider Jerusalem deviendrait ainsi dieu. Bon, donc résumons Spider Jerusalem n’est toujours pas dieu, donc Dieu n’existe pas et Spider Jerusalem ne se trouve pas en enfer. Quel option reste t’il ? Voilà Spider Jerusalem a trouvé : il est dans le coma ! Gagné !
Bien et maintenant il faut émerger et retrouver la réalité : c’est à dire ces deux "sordides assistantes" et un médecin féminin patibulaire.
Voici la liste des mauvaises nouvelles :
– Gary Calahan, l’ennemi de Spider, est toujours président des USA
– Spider Jerusalem va bientôt succomber à une maladie dégénérative du cerveau. Il ne lui reste qu’un an de vie consciente.
Et maintenant que faire ? C’est simple Spider Jerusalem se retrouve avec une deadline. Il lui faut faire tomber le président des Etats-Unis avant que son esprit ne cesse de fonctionner.
L’enquête progresse et tandis que les moyens journalistiques classiques sont utilisés ( violence, traque informatique et chantage), la cible répond par l’élimination des témoins et la loi martiale.
Tandis que Shannon la sordide assistante musclée se défoule avec un lancer de nain nazi Spider trouve une prostituée ayant "fréquenté" le président des USA. Détail intéressant elle porte une robe portant la trace de l’ADN du président (toute référence avec la robe de Monica Lewinsky tachée de l’ADN de Bill Clinton est évidement purement fortuite).
Le scénario réintroduit Fred le leader des Transités ayant absorbé de l’ADN extraterrestre. Le visage du transité, moitié-humain, moitié-alien met en évidence le talent de dessinateur de Darick Robertson qui se signalait jusqu’à présent par des scènes d’action
Cela permet de faire le lien avec l’émeute du premier tome. Toute une succession d’évènements auquels Spider a assisté étaient en fait liés. Et c’est ainsi que Spider Jerusalem prend la mesure de son adversaire dans la guerre médiatique qui s’annonce : "Qu’on m’apporte une cigarette et un pistolet !"

Damien Dhondt

Scénario : Warren Ellis, Dessin : Darick Robertson, J.G. Jones, Moebius, Glen Fabry, Encrage : Rodney Ramos, Couleurs : Nathan Eyring _ Episodes originaux : Transmetropolitan 46 à 54 (2001 à 2002) _ Traduction : Jérémy Manesse, Lettrage : Christophe Semal _ Transmetropolitan tome 5 : Le Remède _ Panini Comics _ novembre 2009 _ Inédit, moyen format, 200 pages couleurs _ 29 euros