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Luke aime sa fille, il aimerait lui laisser quelque chose qui, comme une armure en or, pourrait la protéger contre la cruauté de la vie. Une phrase magique, un mot, quelque chose, qui lui permettrait de se souvenir de son père avec tendresse.
Le voyage en voiture de Luke et de sa fille Tweety a été modifié par la rencontre avec un auto-stoppeur nommé Bill. Amputé de ses jambes ce vétéran de guerre se déplace en fauteuil roulant. Il ne sait pas où aller, car il n’a pas encore reçu de message. En effet il recherche un magicien.
Le trio va dorénavant poursuivre sa route avec comme objectif la quête d’un chaman. Ils vont rencontrer des maisons qui rêvent d’avant, quand elles étaient encore pleines de vie et de rires, et croiser la route d’un Noir auquel le ku-klux-klan a coupé la langue parce qu’il a adressé la parole à des femmes blanches.
Le magicien des marais qu’ils rencontrent est en fait un alchimiste qui les incitera à poursuivre leur voyage.
C’est ainsi qu’ils vont pénétrer dans une maison vide qui parle et discuter avec un artificier qui organise le deuil des maisons qu’il doit exploser.
Commencé dans le Sud où le souvenir de l’esclavage est bien présent le voyage va s’achever dans le Nord dans un ancien port baleinier et où un cachalot vole dans le ciel.
Le road-movie fantastique sert de catalyseur aux aspirations des personnes rencontrées, mais aussi de quête initiatique :
– Pourquoi ai-je perdu mes jambes ?
– Mauvaise question. Demande-toi pourquoi tu en as besoin.
On remarquera que la justice peut s’exprimer uniquement lorsque le fantastique entre en jeu.
Damien Dhondt
Scénario, Dessin & Couleurs : Matthias Schultheiss _ Le Voyage avec Bill _ Traduction : Marie-Anne Rolland-Bès _ Edition : Glénat _ juillet 2010 _ Inédit, moyen format, 288 pages couleurs _ 35 euros
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