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Avec Sam Worthington, Gemma Artherton, Mads Mikkelsen, Alexa Davalos, Ralph Fiennes, Liam Neeson.
Warner Home Vidéo
C’est un remake. Et comme d’habitude, certains ont crié au scandale « quand on voit l’original ». Oui, hé bien justement, parfois les remakes ont du très bon, n’en déplaise aux puristes ou aigris de service. Voir aujourd’hui un classique de l’horreur comme « La Colline a des yeux » de Wes Craven est simplement à la limite du supportable tant le film est médiocre en bien des points. Un peu meilleur (tout petit peu) mais finalement hyper « daté », « La Dernière maison sur la gauche » fut certainement en son temps un choc (ça changeait effectivement de l’horreur à la Hammer ou à la Corman), aujourd’hui, il ne reste plus qu’une idée de base et deux scènes au maximum à sauver. Les remakes de ces deux films les enfoncent complètement (surtout « La Colline a des yeux »). Parallèlement, certains classiques sont réellement des chefs-d’œuvre et y « retoucher » est hasardeux et périlleux mais parfois, la surprise est au rendez-vous comme pour « Massacre à la tronçonneuse ». Enfin, il y a le troisième cas, celui du chef-d’œuvre ou du classique, et dont le remake est une grosse purge comme « Hitcher » (l’original est simplement splendide, en voilà un qui mériterait bien une réédition en Blu-ray, tiens !) ou pire encore, « Les Griffes de la nuit ». Et « Le Choc des titans » dans tout ça, où le situer ? Dans les bonnes surprises, ce qui n’est pas trop difficile déjà dès le départ vu la médiocrité de l’original, malgré des effets spéciaux de Ray Harryhausen mais qui ne constituent nullement le meilleur de la carrière de ce géant du 7ème Art, lequel ne porte d’ailleurs pas ce film en très haute estime. En plus, le revoir récemment dans une exécrable copie Blu-ray n’a rien arrangé. Donc, cette version 2010 se révèle être un remake très estimable (à part l’apport de la 3D qu’il vaut mieux oublier...) malgré des faiblesses parfois trop présentes...
En des temps plus qu’anciens, un jeune pêcheur, Persée, voit sa famille tuée par Hadès, en lutte contre les autres Dieux. Anéanti mais voulant se venger à tout prix, il accepte de mener un groupe d’hommes qui devra affaiblir Hadès avant qu’il ne s’empare du pouvoir de Zeus et ne fasse régner l’enfer sur le monde des hommes. Durant ce périple, Persée découvrira sa nature de demi-dieu et rencontrera les créatures les plus terribles qui soient, qu’il lui faudra combattre et vaincre pour définitivement contrer ces Dieux trop orgueilleux.
Du pur péplum mythologique, qui prend vie grâce à la technologie actuelle pour notre plus grand plaisir de gamins que nous sommes toujours au fond de nous quand on évoque les Dieux de l’Olympe. Mais s’il n’y avait que ça, ce « Choc des titans » ne serait qu’une belle galerie vide d’âme. Or, Louis Leterrier s’est vraiment passionné pour son projet comme on peut le voir lors du visionnage du film en mode « Maximum Movie Mode », ni plus ni moins qu’un « Picture-In-Picture », qui permet de regarder le film en découvrant dans une petite lucarne l’envers du décor. Et cela se ressent donc à l’écran, bien plus que dans le nanar des années 80 où Desmond Davis ne rendit qu’une copie des plus ternes d’un sujet pourtant fort ambitieux et de ce fait, les effets spéciaux de Harryhausen ne purent seuls sauver le film, déjà par un budget étriqué mais aussi par tout le restant d’un film inexistant. Tout ça pour dire aux puristes que la nouvelle version est, elle, vivante, généreuse par le spectacle qu’elle offre, servie par des acteurs qui ont au moins un minimum de charisme (Sam Worthington, c’est tout de même autre chose que ce bellâtre d’Harry Hamlin en jupette pour pub Calvin Klein !), et mené sur un rythme d’enfer en parfaite adéquation avec le récit concerné. Pourtant, il manque quelque chose au film pour être véritablement le choc tant attendu. Un peu de poésie, des sentiments humains peut-être, une véritable implication de l’ensemble des hommes qui, sous la conduite de Persée, part défier les Dieux. Du temps pour une mise en place plus fouillée, qui aurait bien plus impliqué le spectateur dans cette aventure simplement extraordinaire. Ce petit quelque chose se ressent véritablement à la fin du film où on ne vibre pas, comme on a pu le ressentir dans un « Troie » malgré la réalisation impersonnelle de Wolfgang Petersen (« Troie » avec Paul Verhoeven aux commandes, c’était le chef-d’œuvre assuré !). Mais bon, à côté de ça, Louis Leterrier prouve définitivement après déjà son excellent « L’incroyable Hulk » qu’il a la carrure pour ce genre de films et qu’il s’implique véritablement dedans au point d’arriver à en faire plus qu’un simple blockbuster signé d’un anonyme ou d’un « yes-man » du moment. Ah si, autre regret, le Kraken aurait mérité quelques vues d’ensemble pour admirer la puissance du monstre. Ceci étant dit, « Le choc des titans » constitue un des bons films de cette année dans sa catégorie, et le revoir se révèle très agréable, ce qui prouve ses qualités. Question Blu-ray, la copie est superbe, les couleurs chaudes de l’antiquité (paysage méditerranéen oblige...) sont parfaites, les monstres gardent leur excellence visuelle, bref le spectacle est de nouveau au rendez-vous. En bonus, si la note maximum est donnée, c’est simplement grâce au « MMM », ce making-of intégré au film. Plus abordable que le commentaire audio, plus révélateur aussi, il permet de revoir une fois de plus le film en s’intéressant à l’envers du décor. Sinon, des scènes coupées sans grand intérêt et une fin alternative qui mérite le coup d’œil, plus finale que l’actuelle c’est certain, mais bon, l’actuelle termine bien le film aussi. Et au bout du compte, sans être le chef-d’œuvre qu’il aurait pu être, ce « Choc des titans » nouvelle version fait dignement revivre l’Antiquité mythologique et constitue une très bonne énorme série B, ce qui est déjà très bien.
Note film : 8/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 2.41, image 16/9ème - Bonus : 10/10 : scènes coupées - fin alternative - making-of via fonction « Maximum Movie Mode ».
St. THIELLEMENT
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