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Scénario : Kristin Rusk Robinson & Ian Deitchman
Avec : Katherine Heigl, Josh Duhamel, Josh Lucas, Christina Hendricks, Hayes MacArthur.
Distribué par Warner Bros. Pictures France
113 mn.
Sortie le 8 Décembre 2010.
Note : 8/10.
Un titre qui fait peur (l’original était plus adulte et au final plus en phase avec le film...), une affiche peu attrayante (on craint le pire, surtout avec une accroche comme « Une comédie qui ne manque pas de talc ! » !...), un casting dominé par une actrice qu’on a plus souvent envie de calotter (de baffer, si vous préférez !) qu’autre chose tant elle peu être horripilante (avec Jennifer Anniston, on a la paire !), et pourtant, à la fin, on a envie de défendre cette comédie, douce-amère et plus intelligente qu’on ne le pensait, et même de la conseiller. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux (premières) apparences...
Holly (Katherine Heigl donc : nièce de Steven Seagal dans « Piège à grande vitesse », on oublie souvent ça dans sa biographie, découverte dans « Grey’s anatomy », géniale dans « En cloque mode d’emploi », tombée du piédestal avec « 27 robes » et « L’abominable vérité », remonte dans l’estime seulement aujourd’hui avec ce film...) et Eric (Josh Duhamel, le G.I. des « Transformers », mais qui a du potentiel par rapport à d’autres...) sont diamétralement opposés en tout, et ils sont célibataires. Un couple d’amis commun les font se rencontrer, c’est l’échec total. Mais ils deviennent marraine et parrain de leur bébé, une adorable bambine baptisée Alice. Et à chaque réunion où ils sont conviés, Holly et Eric sont le chat et le chien qui ne se supportent pas. Un jour, les parents d’Alice meurent dans un accident de voiture et ont désignés dans leur testament Holly et Eric comme parents adoptifs d’Alice, leur léguant au passage leur grande maison pour pouvoir éduquer leur bout de chou. Pour Holly et Eric, ce n’est pas vraiment un cadeau du ciel, ils doivent apprendre à être parents, à modifier leur quotidien tant professionnel que privé, à s’apprivoiser mutuellement et finalement peut-être découvrir que le choix de leurs amis n’était pas si absurde et irréfléchi que ça...
Là où l’ombre de nanars tels que « Allo maman ici bébé » planait, « « Bébé mode d’emploi » fait vite table rase de telles comparaisons. Déjà, premièrement, il y a une véritable connivence entre Heigl et Duhamel, une petite étincelle qui marche, qui fait croire que ces deux là ne s’entendent pas avant de découvrir autre chose. Le plus fort étant que rien n’est acquis dans cette comédie jusqu’au bout. Quand on balance au premier quart du film que les parents du bébé meurent, le reste peut de nouveau se situer sur un terrain plus réaliste que la simple comédie sentimentale lambda, niaise au possible et de ce fait pas des plus crédibles. Ensuite, il y a la situation, les réactions face à leurs nouvelles vies, génératrices de gags bien sûr, mais aussi de réflexions que tout nouveau parent a pu connaitre à un moment donné (revoir les habitudes d’avant, s’émerveiller d’un rien, s’agacer d’un autre rien...). Et puis, l’aventure d’un amour naissant, pas simple non plus, avec des personnages secondaires qui se révèlent là-aussi plus travaillés et complémentaires que dans d’autres comédies romantiques. Ainsi, Josh Lucas (héros avec Kurt Russell de l’excellent remake du « Poséidon ») qui interprète celui dont Holly tombe initialement amoureux, lui dira lors d’une altercation entre elle et Eric à laquelle il assistait, une réalité fort pertinente sur la vie de couple... Et malgré quelques clichés typiquement américains (difficile d’y échapper aussi), tous ces petits détails font la qualité de « Bébé mode d’emploi », une comédie qui ne se limite pas juste au bébé en question, une comédie où on sourit, on rit, on s’émeut, et même on peut verser une petite larme (le premier mot d’Alice à Holly... Vous verrez !), ce qui constitue les ingrédients indispensables à ce que doit être une excellente comédie plus romantique d’abord avant d’être familiale.
St. THIELLEMENT
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