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Avec Nadia Fares, Robert Taylor, David Lyons, Matthew Wilkinson
Pathé Vidéo
Voilà un inédit qu’on attendait depuis quelque temps, ayant en plus une flatteuse petite réputation et signé d’un jeune cinéaste australien plutôt doué, Jamie Blanks. Blanks qui entra dans l’épouvante avec son très bon « Urban legends » (slasher qui profita avec « Souviens-toi l’été dernier » du renouveau du slasher suite au « Scream » de Wes Craven...), que suivit le pas mal « Mortelle St Valentin ». dans les deux cas, Blanks montre de réelles qualités de réalisation dans ce genre qu’il adore. Il signe aussi la musique et le montage de ses films avec autant de talent, un peu comme John Carpenter... Dernièrement, Jamie Blanks a signé le remake d’un des meilleurs films de terreur australien du début des années 80, « Long week-end » mais là, il s’est planté. Curieusement d’ailleurs, le scénario étant signé Everett de Roche qui avait écrit l’original. Et on se demande bien pourquoi il en a fait un remake, tellement moins subtil et implacable que son illustre prédécesseur. Mais Everett De Roche (grand nom du fantastique Australien, on lui doit aussi « Harlequin », « Razorback », « Link », etc...) rencontra Blanks avant ce remake pour un sauvage survival qui n’est autre que ce « Insane », titre français anglais (ce qui est complètement débile, « Insane » ne signifiant rien pour bien des gens... « Dément » aurait été très bien mais bon...) pour « Storm warning ».
Malgré les avertissements d’avis de tempête qui leur sont lancés, Pia et Rob partent pour un après-midi de pêche et de détente sur un bateau au large de la côte. Mais se perdant au retour dans les mangroves, ils accostent avant le déluge sur French Island et trouvent alors refuge dans une maison où les occupants ne sont pas présents. Rob découvre une grange abritant une plantation de cannabis tandis que Pia au vu de ce qu’elle trouve, commence à s’inquiéter et pousse Rob à partir. Mais les propriétaires rentrent, un homme et ses deux fils, qui invitent le couple à rester la nuit chez eux. Et quand ils comprennent qu’ils en ont trop vu, ils ne pourront plus les laisser partir, mais ils vont s’amuser avec eux avant de les éliminer. Sauf que Pia va régresser intérieurement pour devenir pire qu’eux...
Pur survival sauvage et monstrueusement gore (la dernière demi-heure est une vraie boucherie de ce côté-là), « Insane » se distingue des autres inédits plus affligeants les uns que les autres par un vrai scénario et surtout servi par des acteurs dignes de ce nom, dont le leader n’est autre que notre petite française Nadia Fares qui se transforme en héroïne de film d’horreur du niveau d’une Jamie Lee Curtis ou d’une Sigourney Weaver. Son personnage n’est à priori que la douce femme aimante d’un avocat habitué à gagner par ses trucs juridiques mais qui se révèle incapable de passer aux actes « physiques » même quand il n’y a plus de solution. Voir Pia préparer ses pièges et surtout le pire de tous qui passera à tout psychopathe l’envie de violer, tout en argumentant face à son mari blessé et qui n’a pu vraiment la défendre, prouve les capacités primales insoupçonnées de la femme qui réveille ses plus bas instincts de survivance face à la dégénérescence d’individus qui n’ont plus rien de civilisé. Le monologue du père sur sa dernière femme est un cauchemar de la pire espèce le prouvant. Everett De Roche instaure donc le théâtre de ces folies barbares, et Jamie Blanks, sorti des griffes du système américain qui l’a muselé sur « Mortelle St Valentin », se laisse aller pour transformer son survival en pure boucherie animale, allant même jusqu’à mutiler là où normalement, même la pire série Z ne va pas ! Le résultat est un voyage jusqu’au plus profond de l’horreur, mais de qualité, servie enfin par de vrais professionnels en tout domaine. Il est évident qu’après, son « Long week-end » jouait plus la carte de la suggestion mais paradoxalement, Blanks s’avère plus doué dans les excès que dans une simple ambiance inquiétante durant tout un film. Maintenant, l’édition DVD s’avère très belle, mais au vu de telles qualités photographiques (tout se passe de nuit, avec lumières extérieures et trombes d’eau), une édition Blu-ray eût été la bienvenue, surtout qu’elle existe en Angleterre. Mais sans sous-titres, et l’accent des rednecks australiens, c’est du javanais à côté des bouseux cannibales et psychopathes issus des montagnes perdues des USA ! En même temps, ça se comprend plus facilement que si c’était deux heures de Shakespeare ! Sinon, à côté de ça, le DVD français ne propose aucun bonus, le Blu-ray anglais comprend des interviews et des documentaires. Alors, quand on voit du Blu-ray sur des inédits qui ne le méritent pas, inutile de dire qu’on est bien déçus de ne pas en voir sur d’autres films plus intéressants. A ce jour, seul Metropolitan Vidéo joue ouvertement la carte du Blu-ray quasi systématiquement sur chaque film (à partir du moment où un master existe), même les moins bons. Et pour une fois qu’on avait un inédit de qualité, on a juste droit à une petite édition DVD certes soignée mais très minimaliste. Hé bien, franchement, « Insane » méritait mieux, à savoir déjà un autre titre, et ensuite une édition Blu-ray, mais en l’état actuel des choses, son édition DVD trouvera sa place dans toute DVDthèque section « horreur ».
Film : 9/10
DVD : 1/10 (copie excellente, format d’origine 1.85, image 16/9ème compatible 4/3) - Bonus : rien.
St. THIELLEMENT
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