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Scén. : Eric Heisserer
Avec : Nicholas D’Agosto, Emma Bell, Miles Fisher, Arlen Escarpeta, Tony Todd.
Distribué par Warner Bros. Pictures France
94 mn
Sortie le 31 Août 2011
Note : 8/10
C’est souvent amusant de découvrir sur l’affiche du nouveau chapitre d’une saga cinématographique, une accroche aussi modeste que « Assurément le meilleur de la série »... La franchise « Destination finale », inaugurée il y a tout juste onze ans, qu’on pensait close avec le troisième opus, mais qui ressuscita avec la 3D pour une quatrième fois qu’on a déjà oubliée au vu de l’extrême médiocrité du produit, revient donc aujourd’hui et à priori, ce sera la der des der, car la boucle est bouclée. Toujours regardable en 3D (la mode du moment, utilisée à tort et à travers, ça doit bien faire rire James Cameron...), signée d’un des meilleurs techniciens dans le domaine (il bosse depuis longtemps avec Cameron justement, et a été réalisateur de seconde équipe sur « Avatar », au moins, on sait déjà que ce sera, de ce côté-là, amplement supérieur au précédent volet !), ce « Destination finale 5 » surprend là où on ne pensait plus l’être, déjà simplement sur son statut de « cinquième » dont on n’attendait pas grand-chose.
De futurs jeunes cadres dynamiques partent pour un séminaire d’entreprise. Alors qu’ils sont pris avec leur bus dans un embouteillage sur un pont suspendu, le pire survient : suite à des travaux, le bitume se fissure, les câbles d’acier lâchent, les voitures tombent, les gens meurent les uns après les autres, éclatés, éventrés, cisaillés, explosés... Sauf que tout cela n’est qu’une vision de Sam qui, du coup, sort précipitamment du bus avec sa copine Molly et quelques autres amis et collègues avant que ne surgisse l’horreur. Mais par la suite, chacun va périr car la Mort n’a pas eu son compte parfait de victimes. Pour Sam et Molly et les autres, la course contre Elle pour survivre a commencé...
Le premier volet (qui vient de ressortir en coffret Blu-ray avec les trois autres, donc malheureusement avec le quatrième, ben oui !) constitua il y a maintenant tout juste onze ans une référence dans le genre puisqu’on cherchait pendant tout le film qui était le tueur avant d’accepter définitivement qu’il s’agissait de la Grande Faucheuse elle-même ! Si les deux séquelles suivantes gardaient un lien (un personnage), l’originalité de base étant passée, elle ne reposait plus que sur des mises à mort de plus en plus tordues et spectaculaires. Aujourd’hui, « Destination finale », premier du nom, semble bien sage par rapport à toutes ces tueries qui suivirent, mais garde une certaine force par son sérieux et la prise de conscience des protagonistes qui en arrivent à jouer au plus fort en choisissant même la date et l’heure de leur fin, juste histoire de gagner un dernier round ! Qu’en est-il de ce cinquième opus du coup ? Simplement une nouvelle surenchère, tant visuelle que scénaristique, dans l’excès des meurtres, ayant au moins un bénéfice de qualité question effets spéciaux par la présence d’un spécialiste aux commandes. Le summum dans la réussite de la surenchère étant bien entendu le point de départ où une partie du plan de la Mort foire, à savoir le carnage sur le pont suspendu même si un peu plus de suspense n’aurait pas été de trop. Mais parallèlement à cette qualité, on est donc surpris de trouver aussi une certaine recherche d’efficacité dans le scénario, (pourtant signé d’Eric Heisserer, un nom qu’on souhaitait oublier depuis qu’il avait écrit le remake des « Griffes de la nuit »...), puisqu’il y a un lien direct avec le premier volet et là, chaque détail a son importance, et même jusque dans les personnages (Tony Todd...). Et quand le générique de fin se déroule sur un compte à rebours commençant par « 5 », alors oui, pour l’instant, « Destination finale » existait par une trilogie (qui commençait avec le « meilleur de la série » (hé oui, les bases sont là, sans ça, pas de cinquième !), se poursuivant dans l’efficacité par un deuxième film presque meilleur par son rythme et son excellente maitrise de l’ensemble, s’achevant tranquillement par le troisième film), qui finalement pourrait se clore en beauté avec ce cinquième volet qui, en bouclant bien mieux la boucle que le troisième, en fait donc une quadrilogie du cinéma Fantastique d’un excellent niveau. Et on s’arrête là, sérieux.
St. THIELLEMENT
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