J’écarte les ailes et l’entoure tendrement. Avec mes plumes, je frôle sa peau. C’est la première fois que nous nous enlaçons, elle est humaine, moi oiseau.
Sur la planète Aiaé le peuple des Zadakhs descend de ceux qui ont refusé la guerre alors que les autres colons terriens se disputaient les richesses de la planète. Membre de ce peuple vivant en communion avec la nature, Choden est un enfant-pluie, unissant son esprit avec un aigle dont les cris brisent les nuages provoquant ainsi la pluie.
Puis le peuple des Kins est arrivé sur leurs machines volantes. Capturés les Zadakhs ont du subir les « bienfaits » des Kins : la civilisation technologique et leur dieu. Ne savent-ils pas que la nature doit être préservée et que les humains comme les esprits doivent rester libres ?
Pour Choden son aigle représente une possibilité d’évasion. En transférant son esprit il lui est possible de fuir ses oppresseurs en laissant pour toujours son corps humain inerte.
Ce choix extrême représente t’il le seul salut ?
Parabole sur la conquête de l’Ouest transposée dans un univers de science-fiction ce court roman nous relate la quête de liberté de Choden et de son amie Tirdyk. On retrouve l’intérêt de l’auteur pour les oiseaux (1). Paradoxalement ces animaux épris de liberté ne peuvent que constater la captivité, non pas de leurs maîtres, mais de leurs égaux.
Cet excellent roman pour la jeunesse nous montre les thèmes universels d’oppression et de rébellion, mais aussi de choc de civilisation qui sont apparemment destinés à accompagner l’Histoire humaine y compris dans le futur.
1) cf. « Le Souffle de la pierre d’Irlande » & « Je te sauverai » (Editions Magnard)
Damien Dhondt
Auteur : Eric Simard, Illustration de couverture : Stéphanie Hans _ Les Aigles de la pluie _ Edition , collection Soon _ septembre 2011 _ Inédit, poche, 48 pages _ 2,95 euros