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Scénariste : David Loucka
Avec : Daniel Craig, Rachel Weisz, Naomi Watts, Marton Csokas, Elias Koteas, Jane Alexander.
Distribué par Warner Bros. Entertainment France
Durée : 91 mn
Sortie le 5 Octobre 2011
Note : 7/10
Quand Jim Sheridan, ce cinéaste irlandais à qui on doit « My left foot » (son premier : coup d’essai, coup de maitre !), « Au nom du père », « The boxer », « Brothers » et qui signa avec son œuvre la plus personnelle un petit chef-d’œuvre, à savoir le superbe « In America », donc quand ce Jim Sheridan là s’attaque à un film (à priori) radicalement de ce qu’il a fait jusqu’à présent, scepticisme, curiosité et, quand même, une certaine impatience commencent à se bousculer jusqu’à la vision de ce qui s’intitule donc « Dream house ». Et alors, qu’en est-il ? On retrouve un certain Sheridan, on découvre un réalisateur qui sait entretenir le mystère, le fantastique et la peur, pour un film cependant pas parfait, la faute à un scénario qui mélange parfois maladroitement deux genres bien précis.
Will Atenton (Damiel Craig, excellent) a franchi le pas : il vient de démissionner d’un haut poste dans le monde de l’édition littéraire pour profiter avec sa femme et ses deux petites filles de la nouvelle vie qui s’offre à eux depuis qu’ils viennent d’emménager dans une maison d’une banlieue de la Nouvelle-Angleterre. Et Will pourra enfin se lancer dans l’écriture d’un roman, projet qu’il mûrit depuis bien longtemps... Mais rapidement, d’étranges petits faits surviennent, et Will découvre qu’une famille a été massacrée dans cette même maison, tuée par le père qui y a survécu. Et peu à peu, d’étranges phénomènes surgissent et frappent Will, lequel commence à douter de sa raison : voit-il réellement des fantômes ou est-il devenu obsédé par cette histoire. Aidé par Ann, sa voisine d’en face qui semble au courant de certaines choses, Will va devoir creuser dans le passé pour découvrir ce qui se passe et éventuellement, démasquer le vrai coupable qui semble rôder autour des siens...
Ne vous attendez pas à une classique ghost-story dans une maison aux lourds secrets. L’intérêt de « Dream house », c’est de tenter de faire du neuf avec du vieux, tentative pas vraiment inédite, et qui a donner de tout, allant du meilleur au pire. Nouveau venu dans le genre, Jim Sheridan se sort très bien de toute la première partie fantastique, qui plus est (et sans rien révéler, à la différence de l’une des accroches sur certaines affiches, hein, qu’il vaut mieux ne pas lire, ceci étant évident après avoir vu le film...) d’un fantastique « réaliste » car enchevêtrant avec un maintien constant de la tension suscitée par la peur d’éléments qu’on ne comprend pas, de l’épouvante typiquement gothique (vieilles maisons, fantômes, esprits, bref la panoplie lambda d’évènements surnaturels) à la folie pure. Jusque là, tout va bien, Sheridan maitrisant bien un scénario assez ambitieux et tordu. De plus, il retrouve tout son talent quant arrive l’émotion, surtout liée aux enfants (« In America » en est l’exemple le plus puissant), et l’osmose entre tous ces éléments forme certainement le meilleur du film. Lequel baisse un peu de niveau avec l’aspect « thriller » qui, lui, se révèle assez faible. Et même si la fin rachète une partie de cet échec avec un pur moment d’émotion, cela n’empêchera pas « Dream house » de ne pas être cet excellent film fantastique que la plus grande partie laissait augurer, servie de surcroit par un duo d’acteurs, à savoir Rachel Weisz et Daniel Craig, littéralement possédés par leur rôle respectif, et de découvrir que dans le genre, la sensibilité irlandaise de Jim Sheridan sait comment émouvoir dans la peur. Et un jour, ça, ça peut donner un très grand film fantastique...
St. THIELLEMENT
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