Elle savait que tout irait bien pour le bébé, même mieux que bien. Elle savait que la mère en aurait d’autres. Mais avant tout, elle savait que la loi exigeait d’elle qu’elle livre cet enfant ; si elle ne le faisait pas, elles pourraient toutes deux le payer de leur vie.

Fille d’une sage-femme Gaia vient d’accomplir son devoir. À seize ans elle vient de livrer son premier enfant à ceux de l’Enclave. La loi précise de livrer tous les mois trois nouveau-nés. Ces derniers grandiront de l’autre côté du mur de l’Enclave, ne souffrant ni de la faim, ni de la soif. La loi est juste, même si certaines mères ne sont pas ravies de devoir servir ainsi l’Enclave. En rentrant chez elle Gaia apprend l’arrestation de ses parents. Gaia ne comprend pas. Sa famille a toujours respecté la loi. Ses deux frères n’ont-ils pas été livrés conformément à la loi ?
Le seul indice qu’elle possède est un mystérieux ruban sur lequel on été gravés des signes ressemblant à des lettres. Tout en s’efforçant de déchiffrer le code Gaia pénètre à son tour dans l’Enclave à la recherche de ses parents.
Bienvenue dans une dystopie où paradoxalement des idées altruistes ont abouti à un système injuste.
Dans ce monde visiblement post-apocalyptique, l’Enclave représente un îlot de sécurité et de confort. Aussi les habitants du dehors leur ont confié volontairement certains de leurs enfants. Puis est venu le temps des lois et réglementations. À présent les soldats veillent à ce que soit préservé l’ordre et des enfants sont enlevés à leurs parents dans le respect d’une société qui s’est réorganisée après un cataclysme.
Ce roman d’anticipation se révèle subtil par la description de la société de l’Enclave. Elle n’est pas vraiment dictatoriale, mais plutôt tragiquement légaliste. De plus tout comme Gaia le lecteur est invité au décryptage du code qui peut contribuer à l’explication de l’intrigue.

Damien Dhondt

Caragh M. O’Brien _ Birth Marked, tome 1 : Rebelle _ Traduction : Hélène Bury _ Edition Mango jeunesse _ février 2011 _ Inédit, grand format, 410 pages _ 18 euros