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"Arche "
Stepen Baxter

Editeur :
Pocket
 

"Arche "
Stepen Baxter



 Tu vas tous nous faire tuer. Nous sommes dans un vaisseau spatial à soixante-dix années-lumières de la Terre. Et il n’est pas assez grand pour une révolution !

Le roman précédent de Stephen Baxter « Déluge » avait vu la population humaine se réduire proportionnellement à la montée des eaux. Le dirigeant d’une méga corporation avait alors fait construire son propre sanctuaire : un paquebot (copie du Queen Marie) qu’il avait baptisé Arche III. Si le nom du navire se révélait parfaitement adéquat le nombre « trois » engendrait la perplexité.
Quelques années plus tard les derniers Terriens présents sur ce qu’il restait de terre émergée ou sur des embarcations de fortune observaient la montée dans le ciel d’un gigantesque objet.
Et c’est parti pour le flash-back. En 2031 la fille d’un des personnages principal du roman « Déluge » est invitée à intégrer le projet « Nemrod. ». Le test de passage implique de découvrir l’assassin qui se trouve parmi les candidats au départ dans les étoiles.
Né de la volonté de préserver une partie de l’humanité en l’envoyant coloniser une autre planète, ce projet fut élaboré par des hommes d’affaires soucieux avant tout d’assurer la survie de leur descendance.
La sélection se révèle vite impitoyable. Outre les connaissances scientifiques les « architectes sociaux » ont établi des critères draconiens. Ainsi ils se sont avisés qu’une trop grande foi religieuse constituait un obstacle à l’harmonie et ceci depuis que les Mormons ont déclenché une nouvelle guerre de sécession.
Après plusieurs années d’entrainement intensif, de sélection rigoureuse et d’émeutes est survenu un décollage en catastrophe.
Dès lors ceux qui ont réussi à embarquer vont débuter leur voyage dans l’espace. Le premier problème viendra de la cohabitation entre ceux qui ont été sélectionnés pour leurs compétences, les pistonnés et quelques militaires s’étant embarqués par la force.
Le voyage interstellaire repose sur le principe de la distorsion (connu des fans de Star Trek). Le vaisseau est censé se déplacer dans une « bulle de réalité ». Ceci suppose un bon technologique difficilement réalisable dans le cadre du chaos que connaît la civilisation humaine menacée par les inondations. Par contre le décollage _ rendu possible par une exploitation du projet Orion remontant aux années 60 _ se révèle pragmatique. Comme dans « Voyage » (1) on abandonne une propulsion trop ambitieuse (ici l’antimatière) pour en revenir à une méthode assurée (les bonnes vieilles explosions nucléaires).
Comme toujours chez Stephen Baxter la science-fiction se double d’une présentation des travers de l’humanité. Ici à l’égoïsme et aux pulsions primaires s’ajoute un refus de la réalité. Présent également dans « Déluge » il prend au sein de l’Arche la forme d’une addiction à la réalité virtuelle. De plus ce vaisseau a vu naître une nouvelle génération. Ayant appris l’Histoire de la civilisation terrienne la jeunesse de l’Arche en a logiquement conclu qu’ils ne se trouvaient pas dans l’espace, mais dans le cadre d’un programme de téléréalité. Ayant reproduit une autre institution terrienne (les gangs) ils ont décidé d’utiliser la force pour sortir de ce lieu où ils sont incarcérés depuis leur naissance. La solution est simple : faire sauter la cloison qui sépare leur prison du monde extérieur (en l’occurrence la coque du vaisseau qui les sépare du vide intersidéral !).
La richesse de ce deuxième volet repose sur la quête de survie de l’humanité qui prend des voies divergentes. Des factions se développent à bord de l’Arche entre ceux qui veulent poursuivre le vol dans l’espace, s’installer sur une planète difficilement habitable ou retourner sur Terre. De plus nous découvrons l’existence d’Arche II dont la conception repose sur une voie radicalement différente.
Tout ceci débouche sur de multiples fins ouvertes qui permettent au lecteur de spéculer sur les avenirs possibles de l’espèce humaine.

(1) J’ai lu Millénaire, 1999

Damien Dhondt

Auteur : Auteur : Stephen Baxter _ Arche _ Titre original : "Ark" _ Traduction : Dominique Haas _ Edition : Pocket _ février 2012 _ Réédition, poche, 562 pages _ 11,20 euros

(Une autre chronique de ce livre, signée Alain Pelosato, est disponible dans le sfmag N° 70)






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