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Le Chat chapeauté de Bo Welch
Sortie le 31 mars 2004
Avec : Mike Myers, Dakota Fanning, Spencer Breslin, Sean Hayes, Amy Hill
Le 31 mars arrive sur nos écrans l’adaptation du " Chat Chapeauté ", un conte écrit par Le Dr Seuss (pseudonyme de Théodore Seuss Geisel). Il est l’auteur prolixe et délirant de plusieurs livres pour enfants (dont Le Grinch, qui lui aussi a bénéficié d’une adaptation cinématographique). L’auteur a pour habitude de parsemer ses récits d’indices freudiens. Pourquoi cela ? C’est son style, si Freud a réellement compris l’âme humaine et sa perception permanente du sexe, de la mort, de la religion, Dr Seuss a dû penser que saupoudrer de " çà " dans ses contes les épiceraient !
L’histoire est classique : deux enfants désoeuvrés sont entraînés à désobéir par une sorte de mutant (mixant chat et Bug Bunny) afin de trouver leur vrai " moi " et quitter cette carapace qui les empêchent de s’aimer l’un l’autre. Son déroulement enchaîne de grandes réussites mais également une déception à la mesure des prémices alléchantes.
Tout d’abord, les premières images nous cueillent au plexus par leur magie. Le réalisateur, Bo Welsh, est un ancien décorateur en chef et il a le sens du beau, du pictural et de ce qui transforme un film en conte de fées. Il transforme la narration en plaisir des yeux. Sans toutefois vendre son âme au dieu Visuel pour en oublier la réalisation et la direction d’acteurs. Le film bénéficie d’une construction ferme et agréable.
Pourtant ce long métrage d’à peine 1h10 a un énorme défaut que l’on nommera le syndrome Jimcarreyisme. Il s’agit d’une tare qui touche certains comiques prenant la grosse tête et ayant simultanément une baisse de popularité. Ils se mettent à répéter de manière compulsive et incongrue des mimiques, des trucs, des gags qui les ont faits aimer naguère du public. Ce chat (plutôt bien maquillé) va en guise de jeu nous ressortir les meilleures scènes de Wayne’s World, Austin Powers sans malheureusement avoir à ses côtés les seconds couteaux qui font en général son succès.Sa prestation (ou prétention ?) empêchera même les deux enfants (Dakota Fanning et Spencer Breslin) d’exprimer l’étendue de leur talent habituel en les consignant à quelques " Oh ! " ou " Ah !". Le reste du casting est pourtant de bonne facture. Kelly Preston est sympathique en Barbie-working girl, Sean Hayes en maniaque de la propreté est divertissant (il est aussi la voix de la raison, c’est à dire du poisson rouge qui tente de ramener raison au sein du foyer) et super prix spécial décerné à Alec Baldwin qui à l’instar de John Travolta remonte sa carrière à la force du poignet en incarnant des méchants vieux-beaux et dégoûtant.
N’oublions pas avant de vous quitter le détail qui tue : Paris Hilton dansant dans une sorte de boite de nuit pour gens chapeautés. La caméra s’attarde plus que normal sur elle pour un clin d’oeil qui n’a rien a faire ici !
Au final, cela reste un divertissement intéressant pour les tout petits (ou les apprentis psy) quoique pas exceptionnel. Il demeure innovant au point de vue esthétique et ravira les yeux - à défaut des coeurs - des spectateurs.
Valérie REVELUT
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