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Scénario : Max Landis
Avec : Dane DeHaan, Alex Russell, Michael B. Jordan, Michael Kelly, Anna Wood.
Distribué par Twentieth Century Fox
84 mn
Sortie le 22 Février 2012
Note : 6/10
Ils sont trois, l’un est un paria qui parvient à exister au travers de sa caméra, le second est un étudiant tout ce qu’il y a de plus normal à qui tout réussit et le troisième cherche par sa notoriété à se faire élire comme représentant des élèves, et ce soir là, leurs destins vont être liés par une rencontre extraordinaire. Ils découvrent dans la forêt adjacente à la fête à laquelle ils sont, une galerie creusée par une sorte de météorite tombée là quelques heures plus tôt. En s’engageant à l’intérieur, ils vont être « contaminés » par le pouvoir qui s’en dégage et qui du coup, les transforme en sorte de super-héros, capables par la pensée de faire bouger ce qu’ils veulent, ou de forcer quelqu’un à agir contre sa volonté. Mais ce qui peut se considérer comme un don peut aussi révéler les faces les plus obscures de certains...
Ecrit par le fils de John Landis (en même temps, hein, vu que ça fait un bout de temps que « daddy » n’a rien fait de folichon, on s’en tape un peu...), un point de départ plutôt original, une bande-annonce qui interpelle, « Chronicle » avait tout pour faire la sensation du moment. Mais au bout du compte, en voulant viser un public acquis d’avance, « Chronicle » s’égare et perd rapidement de son intérêt et de sa puissance. Le postulat de base est certes étonnant, surprenant, il n’est malheureusement pas mis en valeur. Filmé comme un documentaire (le truc à la mode du moment qui commence vraiment à devenir gonflant... ca coûte pas cher, c’est certain, mais ça va !) par le paria, Andrew, on assiste donc à toutes leurs petites blagues potaches qu’ils exécutent depuis qu’ils sont « possédés ». Déjà, là, cela dénote un certain manque d’ambition quant au sujet. Mais quand après, Andrew, celui qui est tabassé par son père, qui est un souffre-douleur au lycée, commence à user de son « don » pour se faire respecter, l’intérêt retombe immédiatement. Pourquoi ne pas avoir fait d’Andrew un type brillant et intelligent que le pouvoir corrompait au point d’en faire un monstre ? En optant pour un choix plus facile, Landis et le jeune (26 ans, son premier long...) réalisateur Josh Trank, font virer leur film vers une sorte de parodie du genre, avec gags rigolos filmés à la vidéo-gag justement, avant de retomber dans un sérieux plus dangereux mais via un personnage perdu d’avance. Logiquement, l’intrigue reste alors dans une normalité qui plaira à un certain public, mais qui passe à côté d’un réel sujet terrifiant, à savoir donner le pouvoir à quelqu’un qui aura l’intelligence de l’utiliser à mauvais escient, et non pas simplement à une victime qui veut se venger de tout un chacun. Ne reste plus du coup qu’une petite série B où le choix de la caméra portée comme témoin ne se justifie pas non plus tout le temps (même si certains petits trucs comme celui de reprendre les images via les caméras de surveillance est bienvenu), seulement agréable à suivre à défaut d’être passionnante, dotée d’effets spéciaux par contre surprenants (l’époustouflante scène dans les airs, écrasé « Superman » !), et d’un final aux limites de l’apocalypse, mais qui est justement aux limites alors qu’on pouvait facilement sombrer dans le véritable chaos que ce don devenu malédiction pouvait générer chez un être humain tout ce qu’il y a de plus normal, intelligent, destiné à une brillante carrière professionnelle, aimé de tous, et qui soudainement se transformait en véritable monstre criminel.
St. THIELLEMENT
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