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Acteurs : Julia Roberts, Lily Collins, Armie Hammer, Nathan Lane, Sean Bean...
Scénaristes : Jason Keller, Melisa Wallack
Sortie en salles en France : 11 avril 2012
Blanche-Neige, le célèbre conte des frères Grimm et sans doute le plus populaire ! Nous avons tous été bercés par l’histoire de cette jeune et belle princesse et de son horrible marâtre. Il y a 75 ans les studios Disney choisissaient ce conte pour en faire le sujet de leur premier long métrage et disons-le, il n’a pas pris une ride !
Aujourd’hui, l’héroïne de notre enfance revient au cinéma dans la nouvelle production du directeur indien Tarsem Singh (Les immortels) et c’est à une somptueuse fantaisie pour les yeux qu’il nous convie mais c’est un « Blanche-Neige kitsch et revisité » car de nombreuses libertés ont été prises avec le conte original ce qui nous laissent désorientées avec en tête les mots « trop » ou « pas assez » et... avec beaucoup d’humour !
Tout d’abord l’introduction (très poétique et délicate) qui tranche complètement avec le métrage car il s’agit d’une séquence d’animation avec des poupées de porcelaine et c’est la voix de la marâtre, la reine maléfique (Julia Roberts) qui raconte comment la jeune princesse Blanche-Neige a perdu son père parti dans la forêt chasser un horrible monstre. De sa voix sarcastique elle ramène systématiquement l’histoire à ELLE : elle utilise la magie noire et règne en maitre incontesté, elle est folle, mesquine, vénale, perverse et dangereuse ! Puis les poupées font place au film et nous découvrons Blanche-Neige sous les traits de Lily Collins (la fille de Phil Collins) recluse dans sa tour et parlant à un oiseau : le décor est posé !
Jalouse de sa belle-fille à qui elle a subtilisé le trône, la reine décide de la tuer et pour ce faire elle charge Brighton (Nathan Lane) son fidèle serviteur mais celui-ci n’a pas le courage de le faire et la laisse s’échapper. Celle-ci se réfugie dans la forêt où elle est recueillie par une bande de voleurs, j’ai nommé les sept nains ! Contrairement au conte où nos petits amis vivaient de la mine et travaillaient de leurs mains, les sept nains ici ne vivent que de rapines. Ils ne portent pas les noms des particularités de chacun tel Dormeur, Atchoum, Prof ou Simplet mais ceux de leur statut social, ainsi se nomment-ils « Boucher », « Demi-Pinte » etc... et l’on s’aperçoit que dans ce conte de Singh ce qui importe tout au long du métrage c’est... l’apparence, la fortune... le statut social... bref tout ce qui fait notre société actuelle dans laquelle bonté, générosité, courage et amour n’ont plus beaucoup d’importance.
Bien sûr, le public que vise Tarsem Singh ce sont les enfants et comme il s’agit d’un conte pour enfants, l’histoire se termine bien et la princesse épousera son prince charmant. Par contre, les adultes risquent d’avoir des difficultés à se mettre dans l’esprit « junior ».
Ce que j’en retiendrai personnellement ? Sans aucun doute la performance de Julia Roberts qui disons-le crève l’écran et son duo avec son âme damnée Nathan Lane quoi que j’aurai même aimé la voir plus ignoble encore ! Des dialogues débridés et très drôles et des visuels absolument fantastiques : les décors, les costumes sont absolument époustouflants, les appartements de la reine sont une vraie splendeur et, par-dessus tout, la séquence de fin qui est absolument magique avec son dragon qui hante la forêt : il est grandiose, d’une beauté à couper le souffle et on aimerait le voir et le revoir... quel dommage qu’il ne soit visible que quelques instants... Un vrai plaisir des yeux !
Faites le déplacement, vous passerez, sans doute, un bon moment et les enfants, eux, vont adorer !
Andrée Cormier
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