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Créé par David Benioff & D.B. Weiss, d’après les romans de George R. R. Martin
Avec Sean Bean, Mark Addy, Lena Headley, Maisie Williams, Emilia Clarke, Iain Glen, Nicolaj Coster-Waldau, Peter Dinklage
Warner Home Vidéo
Magistral, monumental, ou tout simplement, chef-d’œuvre absolu. Une série TV de cette envergure, aussi remarquablement bien écrite, bénéficiant de dialogues riches, adaptant une saga littéraire avec autant de pertinence, de respect de l’œuvre originale (selon ses lecteurs, et l’auteur George R.R. Martin), se permettant de rajouter quelques petits éléments inédits afin de mieux encore servir l’histoire, ne refusant aucun compromis du fait de son statut télévisuel, qui à aujourd’hui constitue en plus le record de ventes pour les autres pays confirmant ainsi sa qualité, cela relève du jamais vu. Et pourtant, nouveau succès de la chaine câblée HBO, déjà connue pour d’autres programmes assez ou très haut de gamme, « Game of Thrones » y est arrivé. Si vous ne connaissez pas, apprêtez-vous à vous jeter dessus tant sa renommée grandit.
A une époque indéterminée qui pourrait se situer vers le Moyen-Age, dans une contrée fantastique (qui pourrait être une cousine de la Grande-Bretagne...) divisée en sept Royaumes, les batailles pour gagner le Trône de Fer, la régence absolue sur l’ensemble de la contrée, s’opèrent tant dans l’ombre que par des guerres meurtrières. Là où l’hiver peut durer une vie, où un mur de glace gigantesque protège les royaumes du monde des ténèbres, où les terres du Sud, plus diplomatiquement guerrières et meurtrières s’affrontent avec le peuple rude et barbare des terres froides du Nord, la maison Stark, régente du Nord et menée par Eddard Stark reçoit en visite le roi Robert Baratheon, époux de la reine Cersei de la maison Lannister, famille n’hésitant pas à s’entretuer et à s’aimer entre eux pour perpétuer une lignée pure. Les quêtes du pouvoir se ravivent, la maison Targaryen, déchue du trône, cherche à s’allier avec les barbares menés par Khal Drago afin de bénéficier d’armées colossales pour renverser le pouvoir, et très vite, le semblant de paix qui régnait va céder la place au chaos, en même temps que le long hiver revient, ramenant dans son sillage d’obscures créatures malfaisantes qui se réveillent dans les ténèbres...
Comme ça, on pourrait très vite paumer n’importe qui et faire fuir tout potentiel spectateur. Pourtant, mené par le duo Weiss et (surtout) Benioff (scénariste de « 24 heures avant le nuit » de Spike Lee, de l’excellent « Troie » de Wlfgang Petersen, qui aurait pu être un chef-d’œuvre s’il avait été signé par Verhoeven, de « Brothers » de Jim Sheridan, excusez du peu... Bon il a aussi signé « Wolverine » que personnellement je ne déteste pas, mais bon...), ce gigantesque jeu d’échecs, au générique très représentatif de l’ensemble de l’œuvre, arrive par un remarquable travail d’écriture à mettre en place tous les pions et les situations, avant de nous présenter les pièces maitresses. Chaque personnage, du plus « petit » au plus « grand » recèle son importance qui peut ne pas être visible au départ mais qui gagne en puissance au fur et à mesure de l’avancement des intrigues. Loin de ne servir que du pur spectacle, « Game of Thrones » est impressionnant par son travail d’écriture qui laisse donc beaucoup de place aux dialogues, mais qui en même temps, passionne par la remarquable qualité de cette même écriture, servie en plus par un choix d’acteurs adéquats dont ressortent Sean Bean (toujours impressionnant lui...), Iain Glen, Nicolaj Coster-Waldau (Butch Cassidy jeune dans « Blackthorn », et bientôt face à Tom Cruise dans « Oblivion ») et surtout Peter Dinklage, devenu du jour au lendemain le nain acteur le plus célèbre du moment, et récompensé par un Emmy et un Golden Globe pour son rôle de frère tacticien très doué de la famille Lannister. Conjugué à cela, on aura droit à de grandes séquences de batailles, de duels, de scènes de violence gore (têtes coupées, égorgements, tortures, etc...) mais justifiées, tout comme les scènes de sexe, avant enfin de plonger parfois dans le pur fantastique comme son prologue et son épilogue. Le résultat est somptueux (filmé en lieux naturels, de l’Irlande à Malte), grandiose, et surtout magnifiquement passionnant. Techniquement, le support Blu-ray donne le meilleur de la série tant visuel que sonore, c’est parfait. En bonus, divers et variés, certains propres à l’édition Blu-ray permettent de « rentrer » dans certains épisodes ; les autres, communs à l’édition Blu-ray et DVD, donnent la parole aux créateurs qui reviennent sur le gigantisme du travail d’adaptation et surtout sur le respect total de l’œuvre originale (George R. R. Martin confirmant à un moment donné que sa saga ne pouvait « vivre » que par une série TV et non par un film qui aurait trop sacrifié...), en plus de documentaires conventionnels sur la création de la série, mais qui demeurent cependant assez intéressants. La réalisation des épisodes s’avère dans l’ensemble homogène (les premiers étant signés Tim Van Patten, ancien acteur, célèbre pour avoir été le leader nazillon de « Class 84 »...), mais il est vrai servant un scénario soir surveillé de près, soit écrit directement par le duo Benioff-Weiss. Tout cela pour donner ce qui constitue à ce jour la plus monumentale, géniale, parfaite série télévisuelle jamais faite. Tout simplement.
Note film : 10/10
Blu-ray : copie magnifique, format d’origine 1.85, image 16/9ème - Bonus (vostf) : 9/10 : making-of - documentaires sur le générique, sur l’adaptation du livre à l’écran, sur certains épisodes - commentaires audios des créateurs et acteurs.
St. THIELLEMENT
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