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Avec : Jason Biggs, Seann William Scott, Mena Suvari, Alyson Hannigan, Chris Klein, Thomas Ian Nicholas, Eddie Kaye Thomas, Jennifer Coolidge, Eugene Levy. Distribué par Universal Pictures International France 114 mn Sortie le 2 Mai 2012 Note : 2/10. Etait-ce bien utile, ressusciter ainsi pour la quatrième fois, des personnages qui, il y a maintenant treize ans, ont démarré une franchise sur de grosses conneries et autres blagues potaches lourdingues souvent situées sous la ceinture ? la nostalgie ? Quelle nostalgie quand le point de départ n’en appelle jamais vu la médiocrité de l’entreprise ? Nostalgie il y a quand on parle des films de John Hughes (du moins avant qu’il n’écrive « Maman j’ai raté l’avion ! » : il y a perdu une partie de sa vie...) parce qu’ils arrivaient à mettre de l’émotion avec de l’humour qui, même encore aujourd’hui, peut séduire. Essayer donc de vous retaper le premier « American Pie », tiens ! C’est comme d’essayer de revoir le pire des comédies teenageresques des années 80 ! Bon, allez, on y va pour un rapide constat... Jim, le puceau qui ne rêvait que de perdre sa virginité dans des fantasmes délirants, est aujourd’hui marié à Michelle, celle qui sous ses airs de sainte nitouche, était très portée sur « la chose » (qui a dit Ben Grimm ? Je sais, c’est pas très fin...). Et Kevin et Vicky et Oz et Heather et Stifler et Finch ont chacun de leur côté, plus ou moins raté quelque chose. Mais voilà que se profile à l’horizon un week-end de retrouvailles comme il y a treize ans ! Sauf que le temps passe, les mœurs changent, les adolescents d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui, mais deviennent très vite des futurs vieux avant l’heure... Ça, ce n’est pas énoncé dans le film. Mais c’est ce qui en ressort très vite. Plus on avance dans le retour des blagues de Stifler (chier dans un caisson de bières et l’autre naze qui plonge la main dedans... Qu’est-ce que ça devait être drôle au tournage, on l’imagine bien tiens...), moins on se prête même à sourire. Car au bout du compte, on réalise que n’importe quel « American Pie » n’était pas drôle, que ce quatrième opus est là pour servir la même tripotée d’acteurs qui depuis galèrent ou sombrent progressivement dans l’oubli, à moins de rentrer dans un sitcom de dernière zone. Bien sûr, chacun y va de son speech en disant qu’il a réussi à caler le tournage sur son planning hyper chargé, et que de toutes façons, il n’aurait refusé cette proposition pour rien au monde, ces retrouvailles sont d’abord une histoire d’amitiés, etc... Sauf qu’on ne pense pas du tout à ça en voyant le film, on se dit que chacun a accepté au vu du chèque avancé (même ordinaire, c’est mieux que rien...), et quand on les voit se retrouver, le pathétique gagne aisément la mise tant chacun et chacune fait limite pitié. On sourira d’un conflit de générations si jeune (treize ans, et « Twilight »... Mamma mia !), d’un ou deux gags amusants (non, non, pas plus !), et de la présence d’une Rebecca De Mornay qui se la joue Milf d’un personnage qu’elle campa face à Tom Cruise alors puceau dans le bon « Risky business ». Et c’est tout : écrit comme les autres (donc pas écrit), réalisé avec une platitude et un désintérêt magistraux, cet « American Pie 4 » est plus un chant du cygne que de joyeuses retrouvailles. Ce qui est normal vu que déjà, il n’y a jamais rien eu de joyeux et inoubliable dans cette série depuis le tout premier volet. N’insistons plus, même si on n’est pas à l’abri du retour de tous, versions quinquas en manque de sexe, Milf et autres beaufs prêts à remettre le couvert pour montrer l’évolution de leurs personnages. Mais ils n’oseraient pas ! Si ? Ah oui, c’est vrai, comme disait Michel Audiard, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnait...
St. THIELLEMENT
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