Les personnages de Gibson reprennent du service : Hollis, l’ex-rockeuse de Code Source est de nouveau engagée par Hubertus Bigend, le tout-puissant directeur de l’agence Blue Ant. Elle est lancée sur la piste d’une nouvelle tendance, un blouson hors-mode conçu par un designer inconnu, ce qui, paradoxalement, en fait sa notoriété : la ligne de vêtements les Chiens de Gabriel est connue pour ne pas être célèbre et se veut atemporelle. Dans un monde où tout change à chaque nouvelle collection, cette permanence en fait un objet quasiment mythique.
Milgrim, le junkie d’Identifications des schémas, sorti d’une coûteuse cure de désintoxication, travaille aussi pour Bigend, qui l’utilise pour de l’espionnage industriel, afin de gagner des parts de marché dans le secteur des vêtements militaires.
Blue Ant part du principe que le treillis est l’influence majeure du streetwear de ces dernières années : le marché du style est un champ de bataille !
Quand un contrat avec le ministère de la Défense pour la vente de tenues militaires se révèle être un portail pour de mystérieux trafiquants d’armes et de drogues, Bigend se retrouve dépassé, dans un monde extrêmement dangereux. De Londres à Paris, les deux enquêteurs vont croiser le monde de la mode et les secrets militaires, les barbouzes et les créateurs...
William Gibson a inventé l’internet avant qu’il n’existe. Son premier roman, Neuromancien, a reçu les prix Hugo, Nebula et Philip K. Dick. Histoire zéro conclut la trilogie entamée avec Identifications des schémas et poursuivi par Code Source. Il vit au Canada, à Vancouver.
Chronique dans SF Mag 82
Hervé Lagoguey
Histoire zéro de William Gibson (Zero History, 2010), traduit de l’anglais par Doug Headline et Jean Esch, Au diable vauvert, août 2013, 564 pages moyen format, 23 euros.